La mission du baptisé est bien l’annonce de l’Évangile. Mais quel est le but de notre annonce ?

  • est-ce seulement de faire comprendre qui est Jésus, le Messie, l’Envoyé et le Fils unique du Père ? Avec le risque d’en rester à une connaissance intellectuelle ?
  • est-ce seulement de permettre de se laisser sauver et guérir par les mystères de la vie du Christ ? Avec le risque de réduire la foi à la prière et aux sacrements.
  • est-ce seulement de porter la parole du Christ et faire connaître ce qui est bon pour plaire au Seigneur ? Avec le risque d’en rester à une morale et des valeurs…

Mais alors, en vue de quoi Jésus est-il venu ? Quel est le but de la mission ? Regardons attentivement ce que fait Jésus à la lumière des promesses de l’Ancien Testament. Jésus choisi douze apôtres : n’est-ce pas une référence aux douze tribus d’Israël, n’est-ce pas nous révéler qu’il est en train de bâtir un nouveau peuple de frères ? Lorsque Jésus enseigne les béatitudes assis sur une montagne, n’est-ce pas également nous révéler qu’il est le nouveau Moïse, et qu’il est en train de donner la loi de ce nouveau peuple, et une loi centrée sur les relations entre frères et sœurs ? Nous pourrions multiplier les exemples : la dimension fraternelle de la foi est présente dans tout l’Évangile. Jésus annonce le Royaume, mais quel Royaume ce serait sans peuple, et sans peuple uni comme des frères et des sœurs ? À l’heure de sa passion, il prie pour que nous soyons « un », n’est-ce pas pour que nous le manifestions par une fraternité vécue concrètement ? Alors ? Et si la mission était de vivre et annoncer une fraternité nouvelle ?

Depuis 2000 ans la fraternité est à la fois un don et un appel et prend des formes très variées. Il y a cependant des choses qui ne changent pas : à la messe, le Seigneur désire nous donner d’être en communion avec nos frères et sœurs. De la même manière, la vie fraternelle chrétienne s’est toujours vécue à l’échelle d’un petit groupe. C’est un lieu de croissance spirituelle, de soutient fraternel, de mission, de vie chrétienne tout simplement qui est nécessaire à chacun. Lorsque quelqu’un est empêché par la maladie ou l’âge, un membre de l’équipe peut le visiter et lui faire un compte-rendu. Et cela commence dès 3 ans avec l’éveil à la foi ! Comme toujours avec Jésus, faire le pas de participer à une fraternité demande un acte de notre liberté : son « Viens, suis-moi » nous laisse libre, tout en étant promesse de Sa présence à nos côtés ! Participer à un petit groupe, c’est dire à Jésus : « je veux bien Te suivre ». Ce mois-ci, posons-nous cette question : à quel petit groupe fraternel j’appartiens, ou je pourrais appartenir ?

À Roanne, il y a les Équipes Notre-Dame pour les couples, les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, la Communauté Vie Chrétienne (CVX), une Fraternité Franciscaine Séculière (OFS), le Mouvement Chrétien des Retraités, l’Action Catholique Ouvrière, la Prière des mères… et notre proposition paroissiale, les fraternités de la Parole. Il existe également de petites équipes informelles ! Il y a une place pour chacun ! Absolument tout le monde peut participer à une équipe fraternelle : il n’y a aucune situation de vie qui ne soit un obstacle à la participation. J’invite chaque membre d’une équipe, d’une fraternité à faciliter au maximum la participation et l’intégration de nouvelles personnes, et le cas échéant, la formation de nouvelles fraternités. Vivons et annonçons la joie de l’Évangile de la Fraternité chrétienne !

Père Samuel