Croire en Dieu, croire en soi : ce que j’ai appris à 17 ans en pleine nuit

Religion

Par Nicolas

Croire en Dieu, croire en soi : ce que j’ai appris à 17 ans en pleine nuit

Cette nuit d’été resta gravée dans ma mémoire comme un tournant décisif. À dix-sept ans, allongé sur mon lit, je fixais le plafond de ma chambre. Le silence régnait, excepté le tic-tac de l’horloge murale qui rythmait mes pensées tumultueuses. C’est dans ces moments de solitude profonde que les questions existentielles s’imposent avec une clarté saisissante.

La rencontre nocturne avec moi-même

Cette nuit-là représentait bien plus qu’une simple insomnie d’adolescent. Elle incarnait un véritable face-à-face avec mon âme. La foi m’avait toujours accompagné, transmise par mes parents et cultivée au sein de notre paroisse. Pourtant, je n’avais jamais véritablement questionné ce que croire en Dieu signifiait dans mon propre cheminement.

Alors que la paroisse Saint-Étienne de Roanne constituait le cadre de ma pratique religieuse depuis l’enfance, je ressentais désormais le besoin d’une appropriation plus personnelle de cette spiritualité. Les rituels dominicaux, bien que réconfortants, ne suffisaient plus à apaiser cette quête intérieure qui s’amplifiait.

Je me souviens avoir médité sur les paroles de Saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. » Cette phrase résonnait particulièrement en moi cette nuit-là. La foi n’est-elle pas avant tout une rencontre personnelle plutôt qu’un héritage culturel ?

Cette interrogation m’a conduit à chercher les différentes dimensions de la croyance :

  • La croyance comme confiance fondamentale
  • La croyance comme ouverture à la transcendance
  • La croyance comme engagement existentiel
  • La croyance comme source d’espérance

Quand croire en soi rejoint la foi en Dieu

L’année précédente, lors d’une retraite spirituelle à Taizé, l’accompagnateur nous avait posé cette question déstabilisante : « Comment pouvez-vous croire que Dieu a confiance en vous si vous-mêmes ne croyez pas en vos capacités ? » Cette interrogation m’avait profondément troublé. Je prenais conscience que la confiance en soi n’était pas contradictoire avec la foi chrétienne, mais en constituait plutôt un prolongement naturel.

Le doute qui m’habitait cette nuit-là n’était pas celui d’un éloignement de Dieu, mais plutôt d’une recherche d’authenticité. Comment réconcilier mes aspirations personnelles avec ma vocation spirituelle ? Comment conjuguer l’affirmation de soi et l’humilité chrétienne ?

L’Évangile selon Saint Jean nous rappelle que « la vérité vous rendra libres ». Cette vérité implique de reconnaître tant nos limites que nos potentialités. Croire en soi, c’est accueillir avec gratitude les talents que Dieu nous a confiés pour les faire fructifier.

Voici les enseignements essentiels que cette nuit m’a révélés :

Découverte spirituelle Application concrète
La foi authentique naît du questionnement Oser interroger ses croyances pour les approfondir
Dieu nous parle dans le silence Cultiver des moments de recueillement quotidien
L’humilité n’est pas l’auto-dépréciation Reconnaître sa valeur tout en restant ouvert à la grâce

L’aube d’une foi adulte

Aux premières lueurs de l’aube, quelque chose s’était transformé en moi. Je comprenais désormais que la foi véritable ne pouvait être héritée mais devait être choisie. Cette nuit avait inauguré le passage d’une foi d’enfant à une spiritualité plus mature, consciente de ses interrogations et de ses paradoxes.

Saint Paul écrivait aux Corinthiens : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai mis fin à ce qui était de l’enfant. » Cette métamorphose spirituelle s’accomplissait progressivement en moi.

Aujourd’hui, vingt ans après cette nuit décisive, je mesure combien cette expérience nocturne a façonné mon rapport à la foi. Les questionnements n’ont pas cessé – ils se sont même parfois intensifiés au contact des épreuves de la vie. D’un autre côté, j’ai appris que le doute n’est pas l’ennemi de la foi mais souvent son compagnon de route.

Lorsque j’accompagne maintenant les jeunes de notre paroisse dans leur propre cheminement, je les invite à accueillir leurs nuits d’interrogation comme des moments précieux. Car c’est souvent dans ces instants de vulnérabilité et de recherche que se révèle la présence discrète mais fidèle de Celui qui nous appelle à devenir pleinement nous-mêmes.

Laisser un commentaire