L’article en bref
Les chrétiens face à Halloween : un dilemme spirituel qui oppose valeurs chrétiennes et traditions païennes.
- Origines problématiques : Halloween puise ses racines dans la fête païenne de Samhain, incompatible avec la foi chrétienne.
- La glorification des ténèbres et symboles macabres contredit l’appel biblique à célébrer la lumière et la vie.
- Des alternatives existent : Fête de la Réformation, Toussaint, ou festivals d’automne orientés vers des valeurs positives.
- Les chrétiens sont appelés à être sel et lumière, en proposant un témoignage distinct des tendances culturelles contradictoires.
Avec mon expérience de rédacteur pour l’église de Roanne, je me retrouve souvent à répondre aux interrogations spirituelles des fidèles. Parmi les questions récurrentes, celle concernant la position des chrétiens face à Halloween revient fréquemment, particulièrement à l’approche de l’automne. Je souhaite aujourd’hui vous éclairer sur ce sujet qui suscite bien des débats au sein de notre communauté de foi.
Les origines païennes d’Halloween incompatibles avec la foi chrétienne
Halloween n’est pas une simple fête commerciale comme beaucoup le pensent. Cette célébration plonge ses racines dans d’anciennes pratiques païennes celtes datant de plus de 2500 ans. Il s’agissait initialement de la fête de Samhain, marquant le passage de la saison claire à la saison sombre. Pour les druides et les anciens Celtes, cette nuit représentait un moment où la frontière entre le monde des vivants et celui des morts s’estompait.
Je me souviens d’une conversation enrichissante avec un historien des religions lors d’un colloque à Lyon. Il m’expliquait que cette date du 31 octobre correspond précisément au nouvel an du calendrier des sorciers et représente l’un des quatre sabbats majeurs dans certaines traditions occultes. Cette coïncidence n’est pas anodine et révèle la dimension spirituelle problématique de cette fête.
La Bible nous met clairement en garde contre tout ce qui pourrait nous rapprocher des pratiques occultes. Dans l’épître aux Éphésiens (5 :11), saint Paul nous exhorte à éviter « les œuvres infructueuses des ténèbres ». Cette mise en garde prend tout son sens face à une célébration qui valorise précisément les symboles macabres et effrayants.
La glorification de la mort et des ténèbres
Dans la tradition chrétienne, nous sommes appelés à célébrer la vie et la lumière, incarnées par le Christ. « Je suis la lumière du monde », nous dit Jésus dans l’Évangile selon saint Jean. Or, Halloween fait exactement l’inverse en glorifiant les éléments associés à la mort, aux ténèbres et à la peur.
L’imagerie d’Halloween – squelettes, zombies, vampires et autres créatures maléfiques – va à l’encontre de notre vocation chrétienne à cultiver « un esprit de puissance, d’amour et de sagesse » comme nous le rappelle la deuxième épître à Timothée, et non « un esprit de peur ».
Le risque spirituel réel
Participer à des célébrations comme Halloween peut constituer ce que certains théologiens appellent une « porte d’entrée pour le malin ». Dans ma pratique pastorale, j’ai malheureusement pu constater les conséquences négatives d’une fascination pour l’occulte, même présentée sous forme ludique. Le prophète Isaïe nous avertit : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres » (Isaïe 5 :20).
Les alternatives chrétiennes et la perspective protestante
Face à Halloween, les différentes traditions chrétiennes ont développé des approches variées. Les différences entre catholiques et protestants s’expriment notamment dans leur manière d’aborder cette période de l’année.
Dans la tradition protestante, le 31 octobre est célébré comme la fête de la Réformation, commémorant l’affichage des 95 thèses de Martin Luther en 1517. C’est un moment de réflexion sur les fondements de notre foi plutôt qu’une célébration des esprits et des fantômes.
De nombreuses paroisses chrétiennes proposent des alternatives positives comme des « Festivals d’Automne » ou des « Fêtes des Moissons ». Ces événements permettent aux enfants de se déguiser en personnages bibliques ou en héros historiques, célébrant ainsi la créativité et la joie dans un cadre conforme à nos valeurs spirituelles.
La célébration des saints plutôt que des esprits
La Toussaint, célébrée le 1er novembre, offre une alternative spirituellement riche à Halloween. Cette fête chrétienne importante nous invite à honorer la mémoire des saints et à méditer sur leur exemple de foi et de vertu.
Voici quelques façons dont les chrétiens peuvent vivre cette période de l’année de manière plus conforme à leur foi :
- Organiser des veillées de prière et de témoignages sur la vie des saints
- Participer à des actions caritatives pour manifester concrètement l’amour du Christ
- Étudier en famille les récits bibliques sur la victoire de la lumière sur les ténèbres
Le dimanche comme jour de culte authentique
Dans notre tradition chrétienne, nous avons adopté le dimanche comme jour de culte pour célébrer la résurrection du Christ, victoire définitive sur la mort et les ténèbres. Cette pratique hebdomadaire nous rappelle que notre espérance est fondée sur la vie et non sur la mort.
Valeurs chrétiennes | Éléments d’Halloween |
---|---|
Lumière et vie | Ténèbres et mort |
Espérance et joie | Peur et angoisse |
Communion des saints | Esprits errants et maléfiques |
L’appel à être sel et lumière dans notre société
Comme chrétiens, nous sommes appelés à être « mis à part » comme nous le rappelle la deuxième épître aux Corinthiens (6 :17). Cela ne signifie pas nous isoler du monde, mais plutôt y apporter le témoignage d’une vie guidée par des valeurs différentes.
Face à une fête comme Halloween, fortement médiatisée et commercialisée, notre position peut sembler à contre-courant. Mais n’est-ce pas précisément notre vocation ? Le Christ nous appelle à être « sel de la terre » et « lumière du monde », non à nous fondre dans les tendances culturelles dominantes lorsqu’elles contredisent nos valeurs fondamentales.
Les chrétiens sont invités à discerner avec sagesse et à faire des choix éclairés par leur foi. Comme le suggérait l’évangéliste Billy Graham, chaque famille chrétienne peut développer sa propre approche selon ses convictions, tout en veillant à rester fidèle à l’enseignement biblique.
En définitive, notre refus de célébrer Halloween n’est pas un rejet du monde, mais l’affirmation positive de notre attachement aux valeurs de vie, de lumière et d’espérance qui sont au cœur de notre foi chrétienne.