Mon premier shabbat : j’y suis allé par curiosité… je n’ai pas décroché une minute

Religion

Par Nicolas

Mon premier shabbat : j’y suis allé par curiosité… je n’ai pas décroché une minute

Je me souviens de ma première invitation à un shabbat comme si c’était hier. Comme rédacteur pour le blog de notre paroisse à Roanne, j’ai toujours considéré qu’il était de mon devoir de comprendre les autres traditions religieuses. C’est avec un mélange de curiosité intellectuelle et de respect que j’ai accepté l’invitation de mon ami David, rencontré lors d’un colloque interreligieux.

La découverte d’une tradition millénaire

Lorsque j’ai franchi le seuil de cette maison juive un vendredi soir, je ne m’attendais pas à être si profondément touché. La table était dressée avec élégance, ornée de deux chandeliers argentés et d’une belle nappe blanche. J’observais chaque détail avec attention, conscient d’être témoin d’un rituel vieux de plusieurs millénaires.

L’allumage des bougies par la maîtresse de maison m’a immédiatement saisi. Ce geste, empreint d’une solennité paisible et lumineuse, marque la séparation entre le temps profane et le temps sacré. Je ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle avec nos propres rituels catholiques et leur symbolique de la lumière.

Les prières récitées en hébreu, bien que je n’en comprisse pas la signification précise, dégageaient une puissance évocatrice remarquable. Le kiddoush sur le vin, la bénédiction du pain tressé – la hallah – m’ont rappelé notre propre eucharistie, bien que dans un contexte totalement différent.

Un repas qui nourrit corps et âme

Le repas qui a suivi n’était pas qu’une simple collation. Il s’agissait d’un véritable moment de communion familiale et spirituelle. Chaque plat semblait porter une histoire, une tradition. J’ai appris que la cuisine du shabbat respecte plusieurs principes importants :

  • Les aliments sont préparés avant le début du shabbat
  • Certains plats traditionnels ont une signification particulière
  • Le repas est ponctué de chants et de discussions spirituelles
  • La convivialité et le partage priment sur tout

Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est l’absence totale de technologie. Pas de téléphones, pas d’écrans, pas même d’interrupteurs actionnés. Cette déconnexion volontaire créait un espace de présence authentique et d’attention mutuelle que nous avons hélas souvent perdu dans notre quotidien effréné.

Moment du shabbat Rituel associé Signification spirituelle
Début (vendredi soir) Allumage des bougies Apporter la lumière divine dans le foyer
Repas du soir Kiddoush et pain tressé Sanctification du temps et nourriture spirituelle
Samedi Étude et prières Élévation de l’âme et contemplation
Clôture (samedi soir) Havdalah Séparation entre le sacré et le profane

Des leçons spirituelles pour tous

Au fil des heures, j’ai été subjugué par la profondeur spirituelle de ce moment. Loin d’être un simple rituel figé, le shabbat m’est apparu comme un véritable espace de respiration spirituelle, une oasis dans notre désert contemporain d’agitation perpétuelle.

J’y ai reconnu des valeurs universelles qui transcendent nos différences confessionnelles : l’importance du repos, la sacralité du temps, la beauté de la communion familiale. En contemplant cette famille réunie autour de leur tradition ancestrale, j’ai médité sur notre propre rapport au dimanche chrétien, souvent dilué dans les préoccupations matérielles.

Cette expérience a éclairé ma compréhension du judaïsme d’une lumière nouvelle. Nous partageons tant de racines communes, nous qui lisons les mêmes textes fondateurs sous des éclairages différents. Jamais auparavant je n’avais ressenti aussi vivement cette filiation spirituelle.

En quittant mes hôtes ce soir-là, j’ai emporté avec moi bien plus que de simples souvenirs. Cette première expérience du shabbat a enrichi ma propre foi et m’a inspiré à cultiver davantage ces moments d’arrêt et de contemplation spirituelle dans ma pratique quotidienne. Parfois, c’est en découvrant l’autre que l’on se redécouvre soi-même.

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